Poème d'amour maragai
Te hiʻo
To koe hohoa ki roto ki te hi’o,
Ko taku ia pehepehe nei,
Hakavitiviti mai ra hou teie ka garo ai,
Ko toku ia here hope’a!


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Le maragai
Voici un nouveau "je t'aime" = "Kua here au kia koe", cette fois ci en maragai (maraga, marangai, paumotu, fangatau, napuka, tapuhoe, parata, vahitu, mihiro, putahi, reao, tuamotuan, fagatau, tupitimoake, autonyme: , reo pa'umotu ou reko pa’umotu), la langue dans laquelle est traduite mon poème d'amour.
Si le français est la langue de la République, donc la seule langue officielle pour l’ensemble du territoire, "Le français, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarévien sont les langues de la Polynésie française." .... voici ce qui est écrit dans la loi organique de 2004.
Le paumotu et son dialecte le maragai font donc partie des langues polynésiennes "reconnues" par l'état français. La langue française quant à elle, sur ce territoire, est la langue des échanges, des services publics et de l'enseignement.
Le mot maragai aurait plusieurs origines possibles, il aurait d'abord désigné les habitants et non leur langue, et signifierait, celui auquel on laisse la vie sauve après un combat, eou peut-être viendrait du nom du vent qui aurait poussé les premiers habitants jusqu'ici.
La société polynésienne est diglossique, ainsi, aux Tuamotu, le pa’umotu qui a un statut de langue régionale est enseigné à l'école conjointement au français.
Si à la suite de la colonisation la tendance a été d'éradiquer les langues locales, aujourd'hui la volonté de préserver langues et cultures polynésiennes montre une tendance totalement inverse. On a par exemple, essayé de doubler les heures d'enseignement des langues régionales.
Malgré tout, même si une radio émet en pa’umotu, et s'il y a quelques heures de pratique à la télévision, le sort du maragai reste incertain. La zone qu'il couvre s'est bien dépeuplée, et sa tendance est à la tahitianisation mélangée de français.

Les Tuamotu
Étant donné l’immensité du territoire des Tuamotu, sur lequel sont dispersé les populations, il est courant de le partager en sept zones géographiques linguistiques principales comprenant un très grand nombre de dialectes du reo pa'umotu. De l'ouest vers l'est : Mihiroa, Vahitu, Parata, Tapuhoe, Napuka, Fangatau et Maragai.
Actuellement s'il y a 18 000 habitants sur l’archipel des Tuamotu,et c'est essentiellement le maragai qui est pratiqué (par environ 3 000 personnes). Tous les autres dialectes sont parlés par un nombre vraiment infime de locuteurs.
Au nord-ouest de l'archipel, à Mihiroa et une dans partie de Tapuhoe, l'activité perlicole, ayant entraînée d'importants flux migratoires, l'influence du tahitien est devenue évidente. Ces mêmes flux ont mis en minorité les populations de ces atolls, les noyant petit à petit dans une tahitianisation forcée.
Plus vers l'est on trouve Napuka, et Fangatau, des atolls un peu plus isolés, présentent un vocabulaire bien différent, laissant la voie ouverte à deux hypothèses: conservatisme originel des langues des premiers arrivants, ou bien à l'opposé innovation locale. Si l'on prend la première hypothèse, les variations impliqueraient des vagues successives de peuplement et non une dialectisation.
Un peuplement venu par l'est (Marquises) semble très probable, surtout sur Napuka-Tepoto. Sur Fangatau-Fakahina, dont la richesse est le coprah, le lien linguistique est plus proche des dialectes du centre. Fangatau-Fakahina et Napuka-Tepoto, comptent ensemble, moins de 600 habitants.
La zone dite Marangai qui comprend Vahitahi, Nukutavake, Tureia, du fait de l'intensité des échanges entre les atolls, reste liée à ceux de Tatakoto, Pukarua et Reao, même si avec ces deux derniers, l'intercompréhension semble plus compliquée.
Le cas de Reao est un peu particulier puisque sur cet atoll se concentrait des lépreux qui venaient d'endroits très éloignés. Cette mixité à bien sûr contribué à faire évoluer la langue d'une façon particulière. Ensuite Pukarua et Reao hébergeront une autre mixité, celle lié aux sites des essais atomiques, donc du français, qui finira par mettre la langue de ces deux atolls au rang de langues pratiquement éteintes.
Le cas du parata (anaa), dans l'ouest des Tuamotu, reste étonnant, car malgré sa proximité d'avec l'influence tahitienne, le parata présente bien moins tahitianisé que les langues des autres atolls à proximités et garde bien plus les caractéristique du mangarai.
Tahitien - Maori - Rapa - Mangarevien - Rapanui - Hawaïen - Marquisien