Poème d'amour bambara
ߘߎ߬ߓߊ߬ߟߋ߲
ߌ ߖߌ߬ߦߊ ߡߍ߲ ߓߍ߫ ߘߎ߬ߓߊ߬ߟߋ߲ ߘߐ߫
ߏ߬ ߦߋ߫ ߒ ߧߊ߫ ߛߞߎ߬ ߘߎߡߊ߲ ߠߋ߬ ߦߋ߫߸
ߣߴߌ ߦߴߌ ߟߞߊߟߌߦߊ ߊ߬ ߓߍ߫ ߕߎߣߎ߲߫،
ߒ ߓߍ߫ ߒ ߘߟߊߓߊ߲߫ ߞߍ ߞߏ߫ "ߒ ߓ ߓߴߌ ߝߍ"

Romanisation
Dùbàlén
í jìyá` mɛ́n` bɛ́ dùbàlén` dɔ́
ò yé Ń ɲá sùkù dúmán` nè yé,
n'í y'í lákálíyá` à bɛ́ túnún,
Ń bɛ́ Ń dálábán kɛ́` kó "Ń b b'í fɛ"
Une autre version
Y dia dounkarela
Oyé ne ka fin gnomagné
Ybi teliya abe tounou
Nka fin laban do nhé by fè

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Bambara en écriture n'ko
Poème d'amour bambara, en écriture n'ko, conçue par le Guinéen Souleymane Kanté en 1949 pour transcrire les langues mandingues. Cinq millions d'Africains utilisent cette langue véhiculaire et commerciale dans l'Ouest de l'Afrique.
Ces lignes en bamanakan (autres possibilités : bambara, bamanankan, bamana, bamako, standard bambara, wasuu, beledugu, ganadugu, eastern maninkakan, wassulu, wassulunka, wassulunke, wasulu, wasulunkakan, san, segou, sikasso, somono), sont en provenance du Mali, et dans une langue mandée, l'une des quatre du continuum linguistique des langues mandingues.
L'alphabet n'ko est particulièrement bien adapté aux langues mandingues, son utilisation très facile permet une alphabétisation rapide. Il est à l'origine d'un mouvement culturel valorisant les apports de l'Afrique dans différents domaines: philosophique, littéraire et scientifique. Ce mouvement a pour ambition la défense du bamanankan et du maninkakan en exploitant toutes leurs ressources pour les mettre à l'heure de la modernité.
Le bambara (bamanankan), langue à tons, est la langue principale du Mali, c'est la langue maternelle de la moitié des Maliens, et la seconde langue de presque tous les autres.
Le bambara considéré comme standard est celui de Ségou "qu'urbanise" le parler de Bamako avec un peu de français et de malinké. Les dialectes parlés à Karata et à Bélédougou restent vraiment très proches.
C'est bien sûr l'une des quatre langues mandingues, quatre langues suffisamment proches pour être inter compréhensibles. Les trois autres sont le dioula (jula) que l'on parle au Burkina-Faso et en Côte d’Ivoire, le malinké (maninka) surtout parlée en Guinée, et le mandinka, langue principale de la Gambie, également parlée au Sénégal et en Guinée Bissau.
Pour écrire le bamanankan autrefois, ont été longtemps utilisé différents systèmes d'écritures tels le dyè cira gale (premier chemin du monde), et le gla gla zo avec des idéogrammes qui représentaient une classification de l'univers.
Ces écritures pleines de mystère, étaient surtout utilisées comme des initiations, pour accéder à la connaissance de la vie, accumulés par les ancêtres.
Si l'on utilise aujourd'hui principalement l'alphabet latin, l'écriture n'ko, avec laquelle je présente cette traduction, est sûrement une promesse d'avenir.
Le Mali et les Bamanans
En 1236, Soundiata Keita, qui est le fondateur de l'empire du Mali, réunit les notables de cet immense pays pour qu'ils établissent une charte pour une vie commune, ce sera la charte de Kurukanfuga. Cette carte résume des valeurs fondatrices partagées en Afrique de l'Ouest : respect de la vie, recherche du consensus, refus de l'exclusion.
Les Bamanans improprement appelés Bambaras vivent au centre et du sud du Mali. Ils furent vassalisés par les Peuls du Macina, constituèrent deux royaumes, Kaarta puis Ségou au XVIlle et au XIXe siècle, qui furent détruits par les Toucouleurs.
Le royaume bamanan de Ségou fut un des plus importants États d'Afrique de l'Ouest. Les légendes qui entourent ses rois et ses héros enchantent encore les veillées nocturnes, à travers une tradition orale qui est la mémoire de ce peuple.
Agriculteurs et sédentaires, ils étaient groupés en villages, dont le chef, maître de la terre, était le doyen du lignage fondateur. Leurs principales cultures sont le mil, le riz et le maïs.
Dans une société qui était patrilinéaire et patrilocale, les hommes étaient organisés en classe d'age. Des sociétés initiatiques telles que le komo, avaient pour but de transmettre la connaissance ésotérique et d'éduquer l'homme.
Chez les Bambaras, le théâtre tient un place importante dans l'expression orale, le "koteka de Bamako" est volontiers satirique et porteur d'une critique sociale.